MARCHER,
marcher dans le désert.
"𝙹𝚎 𝚗𝚎 𝚜𝚊𝚒𝚜 𝚜𝚒 𝚓𝚎 𝚏𝚎𝚛𝚊𝚒 𝚕𝚎𝚜 𝚎𝚡𝚙é𝚛𝚒𝚎𝚗𝚌𝚎𝚜 𝚍𝚎 𝚜𝚒𝚕𝚎𝚗𝚌𝚎 𝚒𝚗𝚏𝚒𝚗𝚒 𝚎𝚗𝚝𝚛𝚊𝚗𝚝 𝚍𝚊𝚗𝚜 𝚖𝚘𝚗 𝚘𝚛𝚎𝚒𝚕𝚕𝚎 𝚍𝚛𝚘𝚒𝚝𝚎 𝚌𝚘𝚖𝚖𝚎 𝚎𝚗 𝟸𝟶𝟶𝟾.
𝙹𝚎 𝚗𝚎 𝚜𝚊𝚒𝚜 𝚜𝚒 𝚕𝚊 𝚟𝚘û𝚝𝚎 é𝚝𝚘𝚒𝚕é𝚎 𝚏𝚎𝚛𝚊 é𝚌𝚕𝚊𝚝𝚎𝚛 𝚖𝚘𝚗 𝚌𝚘𝚎𝚞𝚛 𝚌𝚘𝚖𝚖𝚎 𝚎𝚗 𝟸𝟶𝟶𝟾.
𝙹𝚎 𝚗𝚎 𝚜𝚊𝚒𝚜 𝚜𝚒 𝚓'𝚢 𝚛𝚎𝚗𝚌𝚘𝚗𝚝𝚛𝚎𝚛𝚊𝚒 𝚕'𝚒𝚗𝚝𝚒𝚖𝚎 𝚍𝚎𝚜 𝚗𝚞𝚍𝚒𝚝é𝚜 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚗 ê𝚝𝚛𝚎 𝚌𝚘𝚖𝚖𝚎 𝚎𝚗 𝟸𝟶𝟶𝟾.
𝙼𝚊𝚒𝚜, 𝚓'𝚒𝚛𝚊𝚒 𝚌𝚘𝚖𝚖𝚎 𝚓𝚎 𝚜𝚎𝚛𝚊𝚒 𝚎𝚗 𝟸𝟶𝟸𝟻."
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en lisant Jean-Yves Leloup, "la marche et l'assise" éd. Albin Michel - espaces libres - P67
- (...) "Marche doucement sur la terre, elle est sacrée..."
le bonheur est dans la marche. le bonheur est surtout dans la façon de marcher. Il y a une façon de marcher qui fait de nous des touristes, une autre qui fait de nous des randonneurs, une autre encore qui fait de nous des pèlerins. Il ne s'agit pas de les opposés les uns aux autres. Marcher comme un touriste, c'est marcher sur l'écorce de la terre. Marcher comme un randonneur c'est en connaître la sève, entrer dans le mouvement, l'énergie même de l'univers, et revenir le soir avec les odeurs de la nature, de forêt traversée, peut-être de sanglier dont on suit la trace... Marcher comme un pèlerin c'est marcher proche du Souffle qui est dans la sève, avec ce qui informe la sève et donne à l'arbre son écorce, sa droiture vive au bord du chemin.
Il. ne s'agit pas d'opposer l'écorce, la sève et le Souffle, le touriste, le randonneur et le pèlerin, mais simplement de rappeler que la terre sainte est sous nos pas. Elle n'est pas ici, elle n'est pas là; c'est notre façon de marcher la qualité de notre marche, qui rend la terre sainte ou profanée."
Hölderlin : C'est "poétiquement qu'il faut habiter la terre, on pourrait dire que c'est poétiquement qu'il faut marcher sur la terre, (...) marcher de façon qui qualifie chacun de nos pas, c'est marcher en profondeur, pas seulement de long en large... Chaque pas peut nous conduire alors vers nous-mêmes, vers celui qui habite la profondeur que chacun de nous est et que la marche nous révèle...
Chemin faisant, nous laissons un certain nombre de bagages, de masques, nous retrouvons notre vrai visage et la Présence de celui qui marche au coeur même de notre marche."